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Les analyses génétiques portant sur les processus de création propre à l’improvisation ont jusqu’à présent porté sur l’évolution d’un « projet improvisatoire » (Guerpin et Canonne 2019), c’est-à-dire sur des passages d’un morceau donné identifiés comme des « improvisations ». Se concentrer sur ces passages reviendrait à oublier que, dans une tradition musicale telle que le jazz, l’improvisation joue également un rôle dans les parties thématiques, et que l’ « improvisation » est loin de se limiter aux passages qui lui seraient exclusivement consacrés et qui, pour cette raison, porteraient ce nom (comme dans la forme « thème-improvisation-thème »). Cette présentation vise à tester l’approche génétique dans le contexte de l’élaboration, par un groupe de jazz, de la partie thématique d’un morceau destiné à figurer sur un album. L’étude du processus génétique visera donc ici à étudier le rôle de l’improvisation dans l’émergence d’idées proposées par un musicien de son propre chef, ou suggérées à un musicien par un autre. Celles-ci peuvent être retenues (avec ou sans modifications) ou rejetées (par le leader ou suite à une prise de décision collective) d’un essai au suivant, jusqu’à la version publiée sur l’album.
Aborder ce processus pose d’évidents problèmes de sources : comment documenter pareil processus à moins de le susciter à travers un protocole expérimental ? Cette communication se fondera sur une source relativement rare dans le domaine du jazz : l’enregistrement de la phase de découverte et de travail de « Freedom Jazz Dance » par le second quintette de Miles Davis.
Cette journée d’études a pour but de développer et de mettre à l’épreuve les hypothèses et conclusions de deux articles programmatiques de Clément Canonne et Martin Guerpin. Ces articles proposaient une application/adaptation (et les adaptations nécessaires) de la critique génétique (également appelée génétique textuelle) à l’improvisation musicale. La démarche repose sur une hypothèse qui prend à rebours l’idée selon laquelle serait une création spontanée, purement singulière, sans passé ni avenir : certains improvisateurs en situation d’improviser plusieurs fois sur le même morceau, ou dans la même situation d’improvisation, rejettent ou réemploient des idées issues des performances précédentes. Performance après performance, se développe ainsi un projet improvisatoire, qui peut lui‑même évoluer au gré d’idées nouvelles survenue au cours du processus.
Les présentations de cette journée d’études partiront de ces articles programmatiques et permettront de les confronter et de les discuter à partir de cas d’études ou à de questions nouvelles. Quatre axes de développement seront envisagés : l’étude de l’évolution d’un projet improvisatoire selon une temporalité moyenne (celle d’une tournée de concert par exemple) ou longue (celle d’une période créatrice dans la carrière d’un.e musicien.ne; l’approche génétique de la dimension collective de la création improvisée ; la « positionnalité » de l’étude du processus (en quoi étudier ce processus de manière consciente à partir de sa propre pratique peut-il amener des résultats différents d’une observation extérieure menée à partir de sources historiques, ou à partir d’une approche ethnographique ?) l’élaboration d’une perspective comparatiste, par l’application de cette approche à des pratiques d’improvisation issues de la musique classique ou des musiques traditionnelles. L’hypothèse est ici qu’un discours sur l’Improvisation faisant abstraction des différentes situations dans lesquelles agissent les improvisateurs est presque fatalement réducteur, et/ou trop nuancé.
Cette communication propose une réflexion sur le laboratoire créatif de mon projet de recherche artistique *Releasing the Loudie - harpsichord accompaniment in G. F. Handel’s continuo cantatas* (Académie Norvégienne de Musique, 2015-2019),
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