Utilisant les technologies d’enregistrement tridimensionnel avancées, expérimentées dans des contrées perdues des forêts équatoriales, le compositeur éco-acoustique David Monacchi veut rassembler, étudier et diffuser les paysages sonores d’une biodiversité encore intacte dans le but de la préserver avec son projet Fragments de l’extinction.

Cette résidence de recherche artistique, en collaboration avec l’équipe Espaces acoustiques et cognitifs de l’Ircam et le ZKM, se concentre sur les données collectées lors des enregistrements de terrain, dans les coins vierges de l’Amazonie et de Bornéo. Elle explore la complexité sonore de ces écosystèmes. Le but est de démontrer comment, à partir de l’enregistrement d’espaces encore préservés, on peut extraire des données utiles pour des explorations bioacoustiques et écologiques, et parallèlement, construire un alphabet d’un nouveau langage « musical » fondé sur l’analyse et la recomposition d’un véritable écosystème.

Ce séminaire présente le projet à long terme du compositeur.

Ircam Talk : "Fragments of extinction", par David Monacchi

Fragments of Extinction, un projet interdisciplinaire, dirigé par le compositeur éco-acoustique italien David Monacchi, recueille, étudie et diffuse des portraits sonores haute définition de 24 heures, des forêts équatoriales primaires non perturbées du monde, en plaidant pour l’importance de les prendre comme objet de protection et de patrimonialisation. Le séminaire présentera le projet à long terme de l’auteur, un projet environnemental de diffusion sonore et scientifique qui enregistre des portraits sonores des forêts primaires équatoriales les plus anciennes et les plus biologiquement diversifiées de Bornéo, d’Afrique et d’Amazonie, afin de les stocker en tant que patrimoine immatériel des écosystèmes. Ces données sont : 1) analysées dans un cadre éco-acoustique; 2) composé en documentaires sonores 3D; 3) joué dans les musées et les espaces publics, visant à terme à sensibiliser le public sur la richesse et la fragilité de la vie, à l’heure du changement climatique qui aggrave de jour en jour la crise de la biodiversité. Les enregistrements circadiens sont exploités sur le terrain avec des techniques avancées de préservation de l’espace, y compris des réseaux de microphones, des ambisoniques de premier ordre et des binauraux en même temps. Le dernier voyage a abouti à 1,45 TB de matériel sonore, effectué dans l’endroit à la biodiversité la plus élevée sur Terre, la région de Yasunì en Amazonie équatorienne. Pendant la résidence (en cours), ces données seront codées, analysées, recomposées et décodées dans un flux de signaux HOA, en utilisant les technologies de l’Ircam, principalement en collaboration avec l’équipe Espaces acoustiques et cognitifs et le ZKM.