Paris, Auditorium du Louvre.
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Parmi les textes composites destinés au « commun des mortels », récits et formules amplifiant et diversifiant le thème de la régénération de l'âme, de la survie dans l'au-delà, il en est un qui est un véritable argument métaphysique et musical : Le Livre des Morts égyptien. La mort ici n'est pas un anéantissement, mais bien un passage du souffle de la vie vers une nouvelle destinée.
Je voulais inventer un texte sonore, sans mot ni incantation ni supplique aux dieux. Cette écriture volontairement abstraite n'était envisageable, pour moi, qu'à partir d'un piano (mon instrument de prédilection). Il a donc été pris comme unité de travail « un complexe de sons » exclusivement pianistiques. J'ai constitué ainsi une base d'échantillonnages microscopiques à facteurs variables : percussion, glissando, trille, trait, trémolo. Cet ensemble d'élaborations servant de point de départ à des structures logiques, mais plus vastes, plus développées. Il y a là tout un jeu de multiplication, de déphasage, d'élargissement, de glissement, d'élongation, de contraste. Variation d'un son unique s'approchant, s'éloignant. Par une série de juxtapositions en contrepoints polyphoniques (parallélisme de hauteur et d'intensité), j'ai imaginé un macrocosme sans cesse en évolution. Lente coulée par palier possédant une thématique plutôt modale. Réseaux fluides de progressions de couleurs.
Cette musique se présente essentiellement comme un rituel/décor possédant une architecture propre, avec le haut, le bas, la profondeur, les perspectives. Le deuxième postulat est l'établissement d'une durée qui s'inscrit dans la lecture mentale du Livre. Cette durée (intemporelle) est abstraction, continuité ou silence. Contrairement à l'autre Livre des Morts (tibétain) dont la musique est toujours accaparée par les apparitions de la « claire lumière », j'ai tenté ici une musique de la mort et de la vie. Musique d'un théâtre quotidien des tensions et relâchements, des éclats et brisures, pour aboutir à une sorte de piano « spatial » qui, sans répit, donne le ton de ce rituel.
I. Navigation 15'23 :
II. Dislocation 9'55 :
III. Transformation 4'42
IV. Négation 4'29
V. Jugement 11'49
VI. Attente 10'06
VII. Affirmation 10'36
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