informations générales

date de composition
1973-1975
durée
30min
Ă©diteur
Inédit

genre

Musique électronique / sur support / instruments mécaniques (Musique électronique / sur support / instruments mécaniques)

informations sur la création

date
29 juin 1995

France, Paris, Ircam, Espace de projection, Académie d'été

Information sur l'Ă©lectronique

RIM (réalisateur(s) en informatique musicale)
Eric Daubresse
Dispositif Ă©lectronique
temps réel, sons fixés sur support(bande six pistes et électronique live)

documentation technique et patch

73 Oeldorf 75 - III

6-track Tape

Version Sidney

Note de programme

Le titre : un lieu (Ĺ’ldorf, près de Cologne) entre deux dates (1973 et 1975).

Le lieu. Ĺ’ldorf Ă©tait aussi le nom d’un « groupe Â», rĂ©unissant des musiciens comme Peter Eötvös ou Mesias Maiguashca autour d’un studio privĂ© de musique Ă©lectroacoustique (dans un texte de prĂ©sentation pour The Blending Season1, Emmanuel Nunes Ă©crivait : « [cette pièce] marque mon premier contact “professionnel” avec le groupe Ĺ’ldorf, et la première fois oĂą j’ai utilisĂ© des moyens Ă©lectroniques transformant en direct des sources instrumentales2. Â»).

Les dates. Entre 1973 et 1975, trois autres Ĺ“uvres â€” Fermata3, Voyage du corps4 et Ruf 5 â€” dont les matĂ©riaux Ă©lectroniques serviront de point de dĂ©part pour la première version (dĂ©sormais retirĂ©e) d’Œldorf, dĂ©diĂ©e Ă  Peter Eötvös et crĂ©Ă©e en 1975 : 73 Ĺ’ldorf 75 — I, pour trois bandes magnĂ©tiques stĂ©rĂ©o et deux orgues Ă©lectriques ad libitum (les parties d’orgue Ă©taient tenues par Mesias Maiguashca et Peter Eötvös, les bandes avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es avec l’assistance technique de Peter Eötvös et David Johnson).

Dans un texte (sans titre) issu d’un entretien avec Alain Bancquart6, Nunes parlait de ces trois bandes comme d’une « composition en mosaĂŻque Â» des matĂ©riaux de Fermata, Voyage du corps et Ruf. Et il ajoutait, pour souligner que cette version initiale visait une confrontation repĂ©rable d’élĂ©ments disparates : « On trouve dans les parties d’orgue trois Ă©lĂ©ments schubertiens empruntĂ©s au dernier lied de La belle meunière, au deuxième mouvement de la Sonate posthume en si bĂ©mol pour piano [D. 960] et au deuxième mouvement du Quintette Ă  cordes [D. 956]. Il ne s’agit aucunement d’un collage, technique qui, de par son esprit, m’est totalement Ă©trangère. Â» De mĂŞme, en ce qui concerne ladite composition en mosaĂŻque, Nunes soulignait dans un autre contexte qu’« il ne s’agit nullement d’un travail de collage, procĂ©dĂ© auquel je n’adhère pas7 Â». Si bien que les trois bandes « ne correspondent pas exactement Â» Ă  celles des Ĺ“uvres-sources : elles sont plutĂ´t le rĂ©sultat d’une recomposition et d’une redistribution dans l’espace et dans le temps, faisant apparaĂ®tre une « profonde parentĂ© Â», une « complĂ©mentaritĂ© de relations harmoniques Â» entre les matĂ©riaux8. A ce titre, Ĺ’ldorf est dĂ©jĂ , comme bien d’autres Ĺ“uvres de Nunes, un vĂ©ritable Quodlibet avant la lettre.

La version prĂ©sentĂ©e Ă  l’AcadĂ©mie d’étĂ© est le fruit d’un travail de mixage et de « rĂ©novation acoustique Â» (Ă  l’aide de la Station d’informatique musicale de l’Ircam) de cette archive vieille de plus de vingt ans. Elle conserve uniquement le matĂ©riaux des trois bandes stĂ©rĂ©o, dont la spatialisation (rĂ©alisĂ©e Ă  l’époque par une diffusion « en croix Â» Ă  partir de trois magnĂ©tophones) est dĂ©sormais sur support bande numĂ©rique six pistes.

Dans le contexte « pĂ©dagogique Â» de cette AcadĂ©mie, il n’est peut-ĂŞtre pas inutile de rappeler que Nunes avait rĂ©alisĂ© une seconde version d’Œldorf, dont la visĂ©e Ă©tait pour ainsi dire didactique : 73 Ĺ’ldorf 75 — II, pour six groupes chorals et trois bandes magnĂ©tiques stĂ©rĂ©o, crĂ©Ă© avec les Ă©tudiants de l’UniversitĂ© de Pau en 1976, sous la direction de Françoise Maneveau. Il s’agissait d’une « expĂ©rience Â» que Nunes renouvellera Ă  Lisbonne9, puis Ă  Darmstadt, comme en tĂ©moigne cet entretien avec Claudio Ambrosini :

« Tu as surtout Ă©tudiĂ© et vĂ©cu Ă  l’étranger, en France et en Allemagne. Qu’est-ce que tu veux donner aux jeunes compositeurs qui, deux fois par an, viennent ici [Ă  Lisbonne] Ă  tes cours de composition ?

Je veux donner avant tout ce bagage technique et culturel que j’ai reçu Ă  l’extĂ©rieur et qui les mettrait en situation d’être, au point de vue professionnel, au niveau du reste de la production musicale europĂ©enne. C’est très important pour moi, parce qu’ici, il n’existe pas une vraie culture musicale. Il existe bien sĂ»r une tradition de musique populaire, mais elle aussi tend Ă  se perdre… et puis on ne peut pas se mettre aujourd’hui Ă  faire du BartĂłk. Je veux leur donner avant tout un mĂ©tier, en travaillant au coude Ă  coude, comme dans les ateliers de la Renaissance. L’étĂ© prochain Ă  Darmstadt, par exemple, après une phase initiale consacrĂ©e Ă  l’expĂ©rience thĂ©orique, je composerai pendant les vingt jours du cours une pièce, devant mes Ă©tudiants, en discutant avec eux mes opĂ©rations, en leur expliquant le pourquoi de mes choix [ce projet n’a finalement pas pu ĂŞtre rĂ©alisĂ©]. […] Evidemment, ce ne sera pas le maximum que je pourrais faire : ce sera une pièce-Ă©crite-en-vingt-jours, mais je suis Ă©galement convaincu de la validitĂ© didactique d’une telle expĂ©rience, de mĂŞme que pour celles que j’ai pu diriger prĂ©cĂ©demment Ă  Lisbonne et Ă  l'UniversitĂ© de Pau.10 Â»


  1. 1973 ; pour clarinette, flĂ»te, alto, orgue Ă©lectrique et deux synthĂ©tiseurs.
  2. Nunes n’a jamais été membre à part entière du groupe ŒLDORF, aux activités duquel il participait en tant que compositeur invité.
  3. 1973, retirĂ©e du catalogue. Pour orchestre et bande magnĂ©tique. CrĂ©ation : Lisbonne, 23.1.1974 ; Orchestre Gulbenkian, dir. : Michel Tabachnik. DĂ©diĂ© Ă  Mme Amado da Cunha.
  4. 1973. RĂ©visĂ© en 1976-1977, actuellement en cours de rĂ©vision. Pour flĂ»te, alto, clarinette, orgue Ă©lectrique et 4 x 2 modulations d’amplitude. CrĂ©ation : Ĺ’ldorf, 1973 ; Suzanne Stephens (cl.), Joachim Krist (alto), Daniel Johnson (fl.) et Peter Eötvös (orgue). CrĂ©ation de la version rĂ©visĂ©e : Lisbonne, Deuxièmes rencontres Gulbenkian de musique contemporaine, 1977 ; L’ItinĂ©raire.
  5. 1975-1977. Pour orchestre et bande magnĂ©tique. CrĂ©ation : Royan, 1977 ; Orchestre SWF Baden-Baden, dir. : Ernest Bour. DĂ©diĂ© Ă  Ton-That Tiet.
  6. Perspectives du xxe siècle, Journée Emmanuel Nunes, Radio France, 1980.
  7. « 73 Ĺ’ldorf 75 — I Â», dans Emmanuel Nunes, Retrato de um compositor, Fundação de Serralves, programme des concerts des 15 et 16 mars 1991.
  8. Ibid.
  9. Cf. Roy Rosado, « Versus I (1982-84) Â», dans Emmanuel Nunes, Retrato de um compositor, Fundação de Serralves, programme des concerts des 15 et 16 mars 1991 : « En mai 1981, Emmanuel Nunes compose une Ĺ“uvre intitulĂ©e 38 SequĂŞncias, Ă©crite au cours d’un sĂ©minaire de composition inscrit dans le programme des activitĂ©s des Rencontres de Musique Contemporaine que la Fondation Gulbenkian organise tous les ans. Â» Versus I est en effet issu de la rĂ©Ă©criture du matĂ©riau des 38 SequĂŞncias.
  10. Claudio Ambrosini, « L’identità portoghese », dans 1985 la musica, Rome, novembre 1985, p. 41. L’article d’Ambrosini contient des extraits d’entretiens (interviste) avec Emmanuel Nunes, João Peixinho et Carlos Pontes Leça.


Peter Szendy, note de programme du concert du 29 juin 1995 Ă  l'Ircam

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