L’analyse spectrale constitue l’un de plus important lien théorique entre physique acoustique, électrologie, systèmes électroniques analogiques et numériques. Les formalismes établis par Fourier sont devenus des outils pour le traitement général des systèmes. Cette synthèse a créé dans le domaine musical les conditions de possibilités du transfert à l’écriture orchestrale de modèles et de techno-formes issus de la pratique du Studio électronique et du traitement du signal numérique. Cependant, en musique il subsiste des différences mathématiques et structurelles entre l’acoustique instrumentale et la technologie des sons de synthèse.
Un instrument de musique est partenaire d’un geste instrumentale assurant la continuité d’un transfert d’énergie, il ne s’agit pas seulement de contrôler le son, mais aussi d’en être la source. Au contraire les systèmes du contrôle voltage ou le module logiciel fondent leur efficace sur la séparation entre signaux de contrôle et de génération audio ; ils dissocient le traitement de la fréquence de celui de l’amplitude. La problématique du contrôle a incité les musiciens à rechercher nouvelles possibilités instrumentales, à explorer les comportements non linéaires des instruments à vent, à cordes et des percussions. En revanche c’est l’informatique musicale qui a révélé que la substance des nouvelles qualités sonores, produites par virtuosité instrumentale, n’est pas à notre échelle. Toutefois les traités sur les multiphoniques se sont multipliés en suscitant un regain d’intérêt des compositeurs vers les micro-intervalles e la microtonalité.
Exemples musicaux tirés des œuvres d’Hugues Dufourt (L’Asie d’après Tiepolo), Gérard Grisey (Transitoires), Kaija Saariaho (Lichtbogen) seront analysés.