Le contrôle actif permet d'attribuer des caractéristiques temporelles et fréquentielles souhaitées aux structures vibrantes. Appliquée aux instruments de musique, cette technique leur permet de produire de nouveaux sons rayonnés par leur propre structure vibrante, contrairement aux effets sonores appliqués aux enregistrements, qui sont généralement rayonnés par des haut-parleurs.

Dans le cadre de cette résidence musicale, la collaboration entre Per Bloland, Richard Causton, compositeurs, et Henri Boutin, chercheur du laboratoire STMS, avait pour objectif de produire de nouveaux sons de piano à l’aide transducteurs électromagnétiques.

La première étape du projet a consisté à envoyer des signaux synthétisés avec MaxMSP aux actionneurs, placés à proximité des cordes du piano, afin de provoquer leur vibration et celle de la table d’harmonie.

La seconde étape avait pour objectif de contrôler la vibration du système complexe, composé d’un cœur de cordes de piano, frappées par le même marteau, couplées entre elles et à la table d'harmonie. Pour cela, un contrôleur a été placé dans une boucle de rétroaction entre un capteur et un actionneur électromagnétiques, dont le positionnement à proximité du cœur de cordes a fait l’objet d’une étude préliminaire. Le contrôleur se compose d’une somme de filtres passe-bandes d’ordre 2. Leurs paramètres sont choisis à partir d’une mesure de la fonction de transfert du système, pour attribuer indépendamment l’amplitude et la fréquence souhaitées à chacun des partiels rayonnés. Ce contrôleur a initialement été implanté sur une carte de prototypage dSPACE MicroLabBox, offrant l’avantage de réduire la latence à une période d’échantillonnage. Il a ensuite été implémenté avec MaxMSP dans un ordinateur, introduisant une latence plus élevée mais plus adapté à la performance musicale.

Cette présentation permettra de diffuser en studio 5 les sons obtenus lors des deux étapes du projet sur le piano de concert Steinway D de l’Ircam.