Gloria Coates

Qualifiée par le critique Mark Swed de « dernière anticonformiste américaine », Gloria Coates commence dès ses 12 ans à composer et à mener des expérimentations avec les harmoniques et les clusters. Elle étudie au Monticello College dans l’Illinois, à la Cooper Union de New York et obtient son master de composition à l’Université d'État de Louisiane. Elle poursuit ses études de composition à l’Université de Columbia avec Alexandre Tcherepnine et Otto Luening, qui resteront des figures importantes de mentors dans son travail.

À partir de 1969, elle vit principalement en Europe, notamment en Allemagne, où elle travaille à faire connaître la musique américaine : elle organise la German-American Music Series de Munich de 1971 à 1984, donne des conférences, écrit des articles et produits de programmes sur la musique américaine pour la Westdeutscher Rundfunk Köln (WDR). En 1972, elle présente les résultats de ses travaux sur les techniques vocales multiphoniques aux Darmstädter Ferienkurser. De 1975 à 1983, elle enseigne la musique dans le programme international de l’Université du Wisconsin à Munich, qu’elle a fondé.

Son travail est largement reconnu avec la création de Music on Open Strings (1973) au Festival d'automne de Varsovie en 1978. Par la suite, l’œuvre est jouée dans le cadre de la série Musica Viva de Munich en 1980 — la première composition orchestrale écrite par une femme à être jouée en 35 ans d'existence du festival — et a été l'une des dix finalistes du Prix international Koussevitzky en 1986. Gloria Coates est invitée au premier Festival de musique contemporaine de Moscou en 1981 et donne une conférence sur sa musique à Harvard en 1984.

Son catalogue, très étendu — 17 symphonies, 10 quatuors à cordes, de la musique soliste, vocale et de chambre, de la musique concrète et un opéra de chambre —, est marqué par l’usage répété du glissando, notamment avec le Glissando String Quartet (1962), qui en est entièrement composé. Ceux-ci sont utilisés pour effectuer des changements de hauteur graduels, semblables à des sirènes ralenties, culminant dans de longs crescendos. L’usage de la microtonalité, dans la Symphony No.14 (2003) par exemple, répond au même projet. Si ces différentes caractéristiques ont tendance à appeler un rapprochement avec le courant minimaliste américain, la compositrice s’en défend, rappelant que son écriture est sous-tendue par de larges structures polyphoniques, notamment des canons comme dans Music on Open Strings.

Les œuvres de Gloria Coates ont été programmées dans de nombreux festivals parmi lesquels MärzMusik (Berlin), New Music America (New York), les festivals de Montepulciano, Dresde ou encore le Festival d’automne de Varsovie. Parmi les orchestres qui ont interprété ses pièces, on peut citer les Orchestres symphoniques de la radio bavaroise et du Milwaukee, les Orchestres de chambre de Pologne, de Munich et de Saint-Paul, les Orchestres philharmoniques de Brooklyn et de Stuttgart, l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne et l’Orchestre de chambre New Century de San Francisco.

En 2018, le BBC Scottish Symphony Orchestra présente en concert ses Symphonys Nos. 1, 7 et 11, sous la direction d’Ilan Volkov.

Les œuvres de Gloria Coates sont publiées par les éditions Peters.