Soleils-filaments au dessus du désert gris-noir. Une pensée haute comme un arbre accroche le son de lumière : il y a encore des chants à chanter au-delà des hommes. (trad. J.P. Lefebvre)
Ce poème est le catalyseur de cette œuvre musicale. Si cette référence est très forte, c’est que ce texte parle du son, du chant. Pourtant mon choix s’est établi avant tout sur une association d’idée, avec l’apparence visuelle des instruments solistes… Il y a également cette distance qui sépare deux éléments très contrastés (le soleil, et le désert). Sur la totalité de la durée de Soleil-filament, les deux solistes (qui ont chacun un double dans l’ensemble) effectuent un parcours qui va du registre extrême grave jusqu’à l’extrême aigu. De la même façon l’ensemble instrumental qui les accompagne fait le parcours inverse, de l’extrême aigu, à l’extrême grave. Dans ce double concerto, il n’y a pas de virtuosité au sens traditionnel, Je préfèrerais plutôt parler d’une exploration.