Comme beaucoup d'oeuvres pour voix de femme de Scelsi, Sauh a été créé par la soprano d'origine japonaise, Michiko Hirayama, et fut sans doute écrit pour elle, comme le grand cycle Canti del Capricorno (cinquante minutes pour soprano solo!), Hô, Taiagaru... Car l'oeuvre soliste de Scelsi, qu'elle soit vocale ou instrumentale, est étroitement tributaire des interprètes avec lesquels il collabora ; amis qu'il logeait chez lui, notant leur improvisations, cherchant avec eux de nouveaux effets de timbre qui permettent à sa musique d'être toujours plus raffinée et subtile dans cette voie étroite qu'il avait élu : celle du son unique. Une musique qui est plus cependant qu'une improvisation notée, car elle sonne comme l'écho lointain d'une tradition orale imaginaire que seul Scelsi aurait seul su recueillir.
Marc Texier.