« Parmi les objets vous l’avez jetée :
dans une prison torturée : une
chambre pour espérer : une
chambre pour trembler
Ceci est notre passage : les
jours passent la pierre
passe, le feu, le ver : tout
passe : le cristal, le délire :
le nuage, le miroir, le rêve :
et passe le vent, la rose, l’étoile : le
sang, la violence, la vie : et l’argent
passe, le cheval, la chaux : et ceci,
ceci est notre passage. »
Opposition entre des réalités contraires, transition entre des états différents (physiques et psychiques) sont aussi les principes sur lesquels est bâtie la dramaturgie musicale de Passaggio, résumée de manière lapidaire par Luciano Berio1 :
« La soprano (Elle), les vingt-neuf solistes, le chœur A (dans la fosse d’orchestre) et le chœur B (parmi le public) développent de façon indépendante une série de rapports harmoniques et de registres (en tant que série d’accords, champs harmoniques ou organisation polyphonique) qui constituent un des éléments principaux de structuration des passages, tantôt graduels, tantôt subits – d’une situation morphologique à une autre. Plus précisément : de la densité et de la complexité textuelle maximale à la minimale ; de la capacité instrumentale maximale (piano-forte, aigu-grave, long-court) à la minimale ; de tutti à solo ; du bruit au son ; du parlé au chanté (avec toutes les émissions vocales intermédiaires) ; de la voix à l’instrument ; de l’indéterminé au déterminé ; du discontinu au continu… »
1. in « Luciano Berio : Chemins en musique » par Ivanka stoianova, La Revue musicale, 1985, pp. 237-238.
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