\r\nLa première génération qui entre de plein droit dans la base est donc celle constituée par John Cage, Olivier Messiaen ou encore Elliott Carter.\r\n\u003C/p>\r\n\r\n\u003Ch3>Contenus\u003C/h3>\r\n\r\n\u003Cp style=\"text-align: justify;\">\r\nLes données sont progressivement mises à jour depuis juillet 2007, en remplacement de celles de l’ancienne version de la base, développée entre 1996 et 2001 par Marc Texier. L’information peut donc être incomplète pour certains compositeurs non encore traités : dans ce cas l’indication « ! Informations antérieures à 2002 » apparaît en haut de page. Pour tous les autres documents, la date de dernière mise à jour est indiquée en haut de page.\r\n\u003C/p>\r\n\r\n\u003Ch3>Mises à jour et nouvelles entrées\u003C/h3>\r\n\r\n\r\n\u003Cp style=\"text-align: justify;\">Les mises à jour se font compositeur par compositeur. Pour un compositeur donné, sont systématiquement revus ou créés les documents suivants :\r\n\u003C/p>\r\n\u003Cul style=\"text-align: justify;\">\r\n \u003Cli>la biographie\u003C/li>\r\n \u003Cli>le catalogue exhaustif de ses œuvres (y compris, si possible, les œuvres disparues, retirées ou posthumes)\u003C/li>\r\n \u003Cli>une liste de ressources bibliographiques, discographiques et internet,\u003C/li>\r\n \u003Cli>des éventuels documents attachés (Parcours de l’œuvre, interviews, analyses, notes de programme etc.)\u003C/li>\r\n\u003C/ul>\r\n\u003Cp style=\"text-align: justify;\">\r\nLa définition des priorités de mises à jour et nouvelles entrées des compositeurs s’opèrent suivant une méthodologie basée sur l’observation de la vie culturelle européenne :\r\n\u003C/p>\r\n\u003Cul style=\"text-align: justify;\">\r\n \u003Cli>Avant chaque saison, nous relevons les programmations à venir des principaux festivals, institutions et ensembles musicaux européens investis dans le domaine de la création musicale. Cette observation s’opère par cercles concentriques en partant de l’activité propre de l’Ircam (année n-2), puis de celle des partenaires privilégiés (année n-1) jusqu’aux grandes institutions et festivals européens de création (année n) ;\u003C/li>\r\n \u003Cli>Chaque compositeur est crédité de points en fonction de l’importance et de l’intensité de l’activité musicale le concernant. Ce classement permet de définir les priorités pour chaque trimestre ;\u003C/li>\r\n \u003Cli>Si un compositeur n’a pas obtenu assez de points pour figurer dans les priorités, il cumule ceux-ci sur le trimestre suivant ; et ainsi remonte progressivement dans la liste des priorités.\u003C/li>\r\n \u003Cli>Une fois mis à jour, les documents attachés à un compositeur sont valables trois ans, après lesquels le processus décrit ci-dessus reprend.\u003C/li>\r\n\u003C/ul>\t\r\n\r\n\u003Ch3>Erreurs ou omissions\u003C/h3>\t\r\n\t\t\t\t\r\n\u003Cp style=\"text-align: justify;\">\r\nSi la mise à jour est déjà effectuée (date postérieure à juin 2007) : nous invitons les musicologues, les compositeurs (ou leur éditeur) à nous signaler toute erreur ou omission importante. Elle sera corrigée, dans la mesure du possible, au cours du trimestre suivant. De même, nous les invitons à nous faire connaître leurs œuvres nouvelles, en mentionnant tous les éléments nécessaires à la création d’une fiche œuvre nouvelle.\r\n\u003C/p>\r\n\u003Cp style=\"text-align: justify;\">\t\t\r\nSi la mise à jour n’est pas encore effectuée (indication : « mise à jour à venir ») : Les compositeurs peuvent nous signaler des erreurs ou omissions importantes. Ces indications seront prises en compte au moment de la mise à jour à venir. Un compositeur peut également demander le retrait de sa biographie dans l’attente de la mise à jour.\r\n\u003C/p>\r\n\u003Cp style=\"text-align: justify;\">\r\nPour cela : \u003Ca href=\"mailto:brahms-contenu[at]ircam[dot]fr\">écrire\u003C/a> à l’administrateur de publication\r\n\u003C/p>\r\n",{"id":14,"url":15,"titleFr":16,"titleEn":11,"contentFr":17,"contentEn":11},"a3cd05aa-3447-487a-b4fc-213ba0f77e6b","/copyrights/","Mention Légale","La reproduction de contenus de ce site Web, en tout ou partie, est formellement interdite sans la permission écrite de l'Ircam. Les textes, images, logos, codes sources sont la propriété de l'Ircam, ou de détenteurs avec lesquels l'Ircam a négocié les droits de reproduction à sa seule fin d'utilisation dans le cadre du site Brahms. Tout contrevenant s'expose à des poursuites judiciaires. ",{"id":19,"url":20,"titleFr":21,"titleEn":11,"contentFr":22,"contentEn":11},"9162642e-ea99-48c3-8d3b-2dc2a3f8ba45","/repertoire/about/","Projet Répertoire Ircam","\u003Cp>Le Projet Répertoire Ircam est une collection d’analyses musicales en ligne d’environ 70 œuvres crées à l’Ircam et considérées comme représentatives de la culture de l’institut tant sur le plan artistique que technologique.\u003C/p>\r\n\r\n\u003Cp>Ce projet a débuté en 2006-2008 avec la création d’outils auteurs mises en œuvre par le département Interfaces Recherche/Création en collaboration avec le secteur recherche de l’institut. Les premières analyses ont été mises en ligne fin 2010 et il est prévu que la collection s’élargisse à un rythme de deux ou trois nouvelles analyse par an.\u003C/p>\r\n\r\n\u003Cp>Plusieurs objectifs sont poursuivis par ce projet :\u003C/p>\r\n\r\n\u003Cul>\r\n\t\u003Cli>faire connaître les œuvres produites à l’Ircam à un public plus large,\u003C/li>\r\n\t\u003Cli>montrer la relation entre l’idée musicale et les technologies utilisés,\u003C/li>\r\n\t\u003Cli>identifier les nouveaux éléments du vocabulaire musical qui émergent à travers ces œuvres,\u003C/li>\r\n\t\u003Cli>offrir un support d’information aux interprètes.\u003C/li>\r\n\u003C/ul>\r\n\r\n\u003Cp>Chaque analyse est structurée en trois parties :\u003C/p>\r\n\r\n\u003Col>\r\n\t\u003Cli>description générale de l’œuvre,\u003C/li>\r\n\t\u003Cli>analyse des extraits de l’œuvre avec mise en relation de l’idée musicale et de l’écriture électronique,\u003C/li>\r\n\t\u003Cli>la liste de ressources spécifiques (type de problème musical abordé, technologies utilisées, œuvres abordant le même type de problématique) et générales (biographique, historique, technique).\u003C/li>\r\n\u003C/ol>\r\n\r\n\u003Cp>Les analyses seront également mises en relation avec :\u003C/p>\r\n\r\n\u003Cul>\r\n\t\u003Cli>Brahms : une base de données encyclopédique en ligne de compositeurs de musique contemporaine de toutes les nationalités dont les œuvres ont été créées après 1945. Cette base contient actuellement environ 600 références. Pour chaque compositeur, il y a une partie biographique accompagnée des sources d’information, et une autre partie qui situe l’orientation esthétique, les phases principales et le contexte historique de l’œuvre.\u003C/li>\r\n\t\u003Cli>Images d’une œuvre : une collection des interviews filmés des compositeurs.\u003C/li>\r\n\t\u003Cli>Sidney : une base de données qui contient les éléments techniques (programmes informatiques, sons etc. ) nécessaires pour l’exécution de l’œuvre.\u003C/li>\r\n\u003C/ul>\r\n\r\n\u003Cp>A plus long terme, les analyses des nouvelles œuvres créés à l’Ircam viendront se rajouter au corpus donné dans l’annexe citée ci-dessus.\u003C/p>",{"data":24},{"numericDocumentBySlug":25},{"id":26,"slug":27,"title":28,"titleEn":11,"textFr":29,"textEn":11,"source":30,"publishingStartDate":31,"authors":32,"copyrights":37},"de7ac4a7-f8ad-462a-95a6-f5966973e88b","fr-entretien-avec-gerard-pesson.-l'espace-d'un-instant-donne","Entretien avec Gérard Pesson. L’espace d’un instant donné","\u003Cp style=\"text-align:justify\"> \u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Gérard Pesson, vous entretenez depuis plusieurs années une relation (suivie) avec L’Instant Donné : comment est-elle née ? Qu’est-ce qui vous séduit dans cet ensemble ?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">Ils sont venus me solliciter au printemps 2004 alors qu’ils jouaient ma pièce Le gel par jeu, puis à nouveau en 2005 pour Cassation dont ils sont très vite devenus les « spécialistes ». Ainsi a commencé un compagnonnage régulier, approfondi, avec encore des projets pour l’avenir.\u003Cbr />\nJ’aime leur perfectionnisme, l’organisation de leur travail, l’implication de tous les musiciens dans la vie de l’ensemble. La manière dont on peut travailler très en détail avec chacun d’eux, à tout moment.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Vous lui avez même dédié une pièce (Instant tonné) qui sera jouée ce soir : que dit-elle de votre relation, justement ?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">Cette pièce est une sorte de vignette, un petit hommage amical et facétieux « sur les touches blanches » où, au milieu de la partition, les compagnons reprennent un bon vieux \u003Cem>la\u003C/em> pour continuer d’avancer ensemble.\u003Cbr />\nEn d’autres temps, je leur aurais écrit un canon crypté ou une chanson à boire…\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Comment avez-vous conçu le programme de cette soirée ?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">C’est l’ensemble L’Instant Donné qui en a fait la proposition. Toutefois, nous nous sommes donnés pour consigne que le concert soit plutôt court, un peu « enlevé », festif puisqu’il célébrera la sortie du double CD qu’ils viennent de consacrer à ma musique et qui paraît sous label NoMadMusic. Ils ont aussi souhaité que j’y prenne un peu la parole pour dire comment ces musiques s’étaient faites et combien compositeurs et interprètes vivent et travaillent toujours si étroitement liés.\u003Cbr />\nLe programme comprend donc la petite pièce d’hommage à mes amis de l’ensemble, Instant tonné. Nous tenions beaucoup à Cassation, parce qu’ils jouent cette pièce mieux que personne, absolument comme un classique, se riant des difficultés, mais aussi parce qu’elle a donné lieu à ma première grande émotion avec eux. J’étais venu entendre une version de travail pour laquelle ils n’avaient vraiment pas compté leurs heures et là, enfin, j’entendais le son, l’énergie que j’avais imaginés pour cette hyper toccata, cette traversée haptique si ardue à tenir. Nous donnerons en complément une instrumentation que j’ai faite pour eux de l’\u003Cem>Élégie en la bémol\u003C/em> de Wagner, la dernière musique qu’il ait composée et aussi la plus courte (13 mesures). Deux accords de cette page se retrouvent, par hasard, dans \u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21554\" href=\"/works/work/21554/\">Cassation\u003C/a>\u003C/em>. L’ensemble L’Instant Donné tenait à ce que figurent les \u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21576\" href=\"/works/work/21576/\">Cinq chansons\u003C/a>\u003C/em> qui synthétisent en de courtes saynètes ce qu’il y a de mémoire collective dans une romance, une rengaine, une cantilène ou une berceuse – chansons sur des textes écrits spécifiquement pour cette partition par la romancière et dramaturge Marie Redonnet.\u003Cbr />\nLa courte \u003Cem>Suite des Cantates\u003C/em> d’après \u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21486\" href=\"/documents/document/21486/\">Cantate égale pays\u003C/a>\u003C/em> a été réalisée spécialement pour ce concert. Enfin, une instrumentation magnifique, qui me semblait impossible à faire, de ma pièce pour piano \u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21545\" href=\"/works/work/21545/\">La lumière n’a pas de bras pour nous porter\u003C/a> conçue par \u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"2517\" href=\"/frederic-pattar\">Frédéric Pattar\u003C/a>. C’est un véritable tour de force et je considère désormais que la version originale est celle-là.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"27721\" href=\"/works/work/27721/\">\u003Cem>Cantate égale pays\u003C/em>\u003C/a> est l’un des sommets de votre collaboration avec L’Instant Donné : quelle en est l’origine ? Pourquoi ce titre ?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">En écoutant beaucoup les cantates de Bach, au disque et au concert, j’avais été frappé de ce qu’elles recelaient de dramaturgie et comme elles semblaient chacune les actes d’un opéra mental, à la fois imagé, enluminé et abstrait. J’en avais parlé à Frank Madlener que l’idée avait intéressé. Je pensais bien sûr à la poésie contemporaine, celle d’écrivains proches, amis, mais aussi à celle de Gerard Manley Hopkins (1844-1889), un des plus grands poètes qui soient, des plus novateurs. Il attachait une grande importance au fait d’être aussi compositeur – sa musique nous apparaissant pourtant aujourd’hui bien mineure. Je souhaitais que, dans ces cantates, le poème soit à la fois parlé/chanté, incarné/désincarné, qu’il développe un paysage, une géographie, un théâtre intérieur fait à la fois de retenue et de jubilation, sous-tendu par un émerveillement, un jeu presque enfantin, le tout mené à un rythme bondissant ou rythme abrupt (sprung rhythm), cette notion apportée par Manley Hopkins. Voilà comment ce cycle s’est construit.\u003Cbr />\nLe titre global \u003Cem>Cantate égale pays\u003C/em> s’est avéré une nécessité pour désigner ce triptyque et il a fait l’objet de beaucoup d’allers-retours entre amis, avec, parfois, des propositions cocasses : \u003Cem>Full Cantate\u003C/em>, par exemple, auquel vous avez échappé.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Cette œuvre est, à l’heure actuelle, votre unique incursion dans le domaine de l’informatique musicale\u003C/strong> \u003Cstrong>: pourquoi avoir attendu si longtemps et pourquoi ne pas y être retourné depuis\u003C/strong> \u003Cstrong>?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">Il me semble que lorsque Frank Madlener m’a proposé de travailler avec l’Ircam, c’était justement dans l’idée de convoquer un compositeur qui y serait vierge et n’aurait aucun tic. Il fallait convertir la maladresse et, évidemment, des limites colossales en leviers musicaux et poétiques. Mais c’est ce que nous faisons sans cesse en écrivant, même sans électronique. Le monde des nouvelles technologies m’étant assez étranger, il était naturel que j’attende une proposition qui puisse mettre un brin de désir là où il en manquait sûrement un peu. J’ai beaucoup aimé que cela prenne du temps. Il faut souvent des décennies pour nourrir une idée vraiment nécessaire.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Quelle a été votre approche de l’outil ?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">Mon approche de l’informatique est assez distante, si je peux risquer l’oxymore. Il y a beaucoup de choses qui souvent me gênent dans l’électronique, dont l’inusable attaque/résonance. Je suis donc parti de tout ce que je ne voulais pas, ce qui, en négatif, proposait déjà beaucoup de matériel. J’ai voulu un processus qui me permette de maîtriser presque instrumentalement les sons que nous créions : l’échantillonnage était la voie. L’échantillonnage m’a toujours fasciné, sans doute parce que c’est la citation à l’état pur. Je n’aurais évidemment pas pu travailler sans ce qu’on appelle un RIM (réalisateur en informatique musicale), que j’ai d’ailleurs tenu à faire figurer comme coauteur. On disait jadis des tuteurs, mot assez parlant.\u003Cbr />\nNous avons inventé ce que j’ai appelé des claviers de sensations, pour \u003Cem>Jachère aidant\u003C/em>, des ciels acoustiques pour \u003Cem>God’s Grandeur\u003C/em> qui tentaient une électronique à bas voltage, qu’on ne soit pas sûr de discerner, qui devienne comme le bruit de l’air ambiant, une pulsation cardiaque ou un léger acouphène.\u003Cbr />\nJe voulais que l’électronique abdique de sa puissance, qu’il y ait coalescence avec le son acoustique, que la source soit dans l’aire de jeu – une électronique du recul, de l’écart, une électronique défective qui soit comme un venin légèrement urticant du timbre. Mais ce faisant, j’ai aussi parfois un peu caricaturé l’électronique musicale de niveau 1 avec \u003Cem>beat kit, demo sampler\u003C/em> ou par l’utilisation de gimmicks volontairement \u003Cem>cheap\u003C/em>. Une sorte d’arte povera avec tout de même pas mal de moyens.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Si vous vous frottiez à nouveau à l’informatique musicale, vers quoi vous dirigeriez-vous ? \u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">Sans doute encore les mots, les poèmes, mais peut-être aussi les images. Les visages. J’avais imaginé, dès 1999, de travailler sur la poésie de Dominique Fourcade (que je lis depuis trente ans), en montrant des visages qui la diraient, la chantonneraient, la siffleraient.\u003Cbr />\nSi la musique acoustique est ma prose, peut-être que la musique électronique serait ma poésie.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Vous avez «\u003C/strong> \u003Cstrong>revu\u003C/strong> \u003Cstrong>» cette pièce en une «\u003C/strong> \u003Cstrong>Suite\u003C/strong> \u003Cstrong>»: pourquoi\u003C/strong> \u003Cstrong>? Comment avez-vous procédé\u003C/strong> \u003Cstrong>? Quel est le lien entre l’œuvre originale et celle-ci\u003C/strong> \u003Cstrong>? \u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cem>Manifestement\u003C/em>, c’est le mot. Je dirais que cette adaptation est presque une « joke » ou en tout cas le résultat de la situation suivante : L’Instant Donné voulait que les cantates soient présentes, d’une manière ou d’une autre, dans notre concert, mais, pour des raisons financières (raisons qui sont parfois très agissantes dans la conception et/ou la création des œuvres, on ne le dit jamais assez), ils m’ont demandé d’arranger quelques extraits… sans électronique (et sans voix) ! Ce qui ne manque pas de sel puisque ces cantates sont, à ce jour, ma seule collaboration avec l’Ircam, comme vous le rappeliez. Cette \u003Cem>Suite\u003C/em> est donc constituée principalement des intermezzi instrumentaux de \u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"27721\" href=\"/works/work/27721/\">Cantate égale pays\u003C/a>\u003C/em>. Sorte de version écoresponsable à basse consommation d’énergie, ou arte molto povera.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>Prenons à présent un peu de recul : quand on considère certaines de vos pièces (\u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21586\" href=\"/works/work/21586/\">Pastorale\u003C/a>\u003C/em>, \u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"11085\" href=\"/works/work/11085/\">Mes béatitudes\u003C/a>\u003C/em>), on ne peut s’empêcher de penser à un certain univers romantique\u003C/strong> \u003Cstrong>; pour d’autres (\u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21591\" href=\"/works/work/21591/\">Preuve par la neige\u003C/a>\u003C/em>…), ce sont plutôt les impressionnistes français ; d’autres encore (\u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21544\" href=\"/works/work/21544/\">Folies d’Espagne\u003C/a>\u003C/em>…) la musique baroque : quelle relation entretenez-vous avec l’histoire de la musique et son répertoire, du point de vue compositionnel ? Quelle est la part de l’inspiration, du jeu, de la continuité, de la rupture ?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">J’ai essayé d’objectiver dans mon premier travail de filtrage (\u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21560\" href=\"/works/work/21560/\">Nebenstück 1\u003C/a>\u003C/em> d’après une ballade de Brahms) la contamination qui s’opère entre l’invention et la mémoire. Il me semble que les œuvres qui nous hantent s’interposent, d’une manière ou d’une autre, lorsqu’on croit tirer une idée du néant, et que, en matière d’art, la recherche est concomitante à une perpétuelle archéologie. J’ai toujours senti qu’une musique est derrière chaque musique, qu’écrire, désécrire, réécrire, relève souvent d’une sorte d’uchronie. En quoi il me semble que la tabula rasa a été salutaire, mais qu’elle s’avère illusoire.\u003Cbr />\nBrahms éditait Couperin, \u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"2926\" href=\"/salvatore-sciarrino\">Sciarrino\u003C/a> a transcrit Scarlatti, \u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"2681\" href=\"/maurice-ravel\">Ravel\u003C/a> et \u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"372\" href=\"/luciano-berio\">Berio\u003C/a> harmonisaient des chants populaires, Bartók en recueillait… On n’a cessé depuis que la musique s’écrit, par tropes, transcriptions, collections, citations, plagiats (volontaires ou non) de croiser les musiques, de les « métisser » comme on dirait aujourd’hui.\u003Cbr />\nNous vivons avec plus de musique en mémoire (dans tous les sens du terme) que nos prédécesseurs et il est fatal que ce legs, parfois encombrant, interfère dans notre manière de rêver le son. Il faut accueillir ce « parasitage », en avoir une claire conscience, le transformer en un ferment poétique.\u003Cbr />\nSi composer n’est, comme je le crois, rien d’autre que prolonger le travail de l’écoute, alors il faut que cette écoute soit ouverte et chercheuse, qu’elle devienne la voie par laquelle l’artiste atteindra ce qu’il ne connaît pas, l’amenant à entreprendre ce qu’il ne sait pas (encore) faire, car il me semble que c’est sa mission.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cstrong>De la même manière, et vous le mentionniez un peu plus tôt, vous entretenez un lien très étroit avec la littérature – non seulement dans vos œuvres porteuses de texte, mais aussi dans vos œuvres purement instrumentales (Proust est très présent dans votre musique – y compris par le parfum qu’elle dégage): quelle place occupe la littérature et le verbe dans votre quotidien et dans votre vie de compositeur ? Avez-vous un jour songé à l’écriture littéraire plutôt qu’à la composition ?\u003C/strong>\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">La littérature est sans doute la colonne vertébrale de ma vie, enfance comprise, mais je n’estime pas que lire soit pour autant une spécialisation, ni surtout un hobby, comme on pratiquerait le jardinage ou le tir à l’arc. La lecture, dans laquelle j’inclus la presse quotidienne, est le meilleur instrument que j’aie trouvé pour relier la composition à un solide être-au-monde.\u003Cbr />\nVivre entre des dizaines de mètres d’étagères a sans doute fait de moi ce qu’on appelle un « compositeur littéraire »; l’impression qu’on en a se trouvant aggravée par ce fait indubitable que je n’ai pas la fibre technologique, mais aussi, peut-être, parce que les volumes relevant de la littérature et de l’histoire de l’art l’emportent chez moi de beaucoup, en nombre du moins, sur la musique.\u003Cbr />\nUn artiste se nourrit, observe, note, indexe avec une acuité presque limite. Il fait son miel de tout, et bien sûr de la vie quotidienne. Pratiquant l’art le plus abstrait, le compositeur doit se sentir chez lui dans tous les autres arts – et c’est plus qu’un droit de visite… Ce flux des sensations, des idées, inclut évidemment les musées, les galeries, les théâtres, les œuvres du passé et du présent. Et comment un compositeur pourrait-il ne pas vivre aux côtés de ses frères plus délaissés encore que sont les poètes ? Je sens cela comme une puissante nécessité et non comme un devoir.\u003Cbr />\nQuant à Proust, il a été assez central en effet dans ma « structuration », si je peux le dire ainsi, et bien des caractéristiques de ma vie ont procédé de son œuvre (pour le meilleur et pour le pire). Avec le duo \u003Cem>\u003Ca data-ckeditor-link=\"true\" data-content_object=\"21552\" href=\"/works/work/21552/\">Bruissant divisé\u003C/a>\u003C/em> d’après Vinteuil, le trio sous-titré \u003Cem>Moments Proust\u003C/em>, deux mélodrames récents sur des poèmes de jeunesse (\u003Cem>Gluck\u003C/em> et \u003Cem>Schumann\u003C/em>), et l’acte 2 (\u003Cem>Le Manteau de Proust\u003C/em>) du triptyque que je prépare pour l’Opéra de Lille, j’ai donc fini par mettre Proust en musique. Il aura fallu pourtant des années d’incubation, l’attente d’un laissez-passer intérieur, ce que Proust appelle le silence-contact.\u003Cbr />\nJ’ai hésité, c’est vrai, au début de mon adolescence, entre l’écriture littéraire et la composition, mais, comme les idées ne me venaient qu’en musique, il a bien fallu s’adapter… Je me suis tout de même ménagé une petite piste littéraire qui court en marge de ma musique puisque j’écris un journal (parfois publié) qui consiste souvent en une main courante de l’atelier de composition. Pour moi, ces deux écritures sont intrinsèquement liées, et procèdent l’une de l’autre, étant écriture du temps, et en tout cas, certainement, d’un présent absolu.\u003C/p>\n\n\u003Cp style=\"text-align:justify\">\u003Cem>Propos recueillis par Jérémie Szpirglas.\u003C/em>\u003C/p>","\u003Cp>Note de programme du concert 19 juin 2018, dans le cadre du festival ManiFeste.\u003C/p>\n","2018-09-07T00:00:00.000Z",[33],{"firstName":34,"lastName":35,"slug":36},"Jérémie","Szpirglas","jeremie-szpirglas",[38],{"nameC":39},"Ircam-Centre Pompidou",["Reactive",41],{"$si18n:cached-locale-configs":42,"$si18n:resolved-locale":48,"$snuxt-seo-utils:routeRules":49,"$ssite-config":50},{"fr":43,"en":46},{"fallbacks":44,"cacheable":45},[],true,{"fallbacks":47,"cacheable":45},[],"en",{"head":-1,"seoMeta":-1},{"_priority":51,"currentLocale":55,"defaultLocale":56,"description":57,"env":58,"name":59,"url":60},{"name":52,"env":53,"url":54,"description":52,"defaultLocale":54,"currentLocale":54},-3,-15,-2,"en-US","fr-FR","Ressources IRCAM est une plateforme de ressources musicales et sonores, développée par l'IRCAM, pour les artistes, les chercheurs et les passionnés de musique.","production","Ressources IRCAM","https://ressources.ircam.fr",["Set"],["ShallowReactive",63],{"/numericDocument/fr-entretien-avec-gerard-pesson.-l'espace-d'un-instant-donne":-1,"flat pages":-1},"/en/numericDocument/fr-entretien-avec-gerard-pesson.-l'espace-d'un-instant-donne"]