hautbois
Thorpeness Meare, Aldeburgh Festival
Joy Boughton.
Les Six Métamorphoses d'après Ovide sont contemporaines de l'achèvement de Billy Budd, le second grand opéra de Benjamin Britten (sur un livret d'Eric Crozier d'après une nouvelle de Melville). Ce n'est pas la première fois que le compositeur aborde l'écriture pour hautbois ; il s'agit de la quatrième œuvre consacrée à cet instrument. Associé aux cordes dans le Phantasy Quartet de 1932, c'est le piano qui l'accompagne ensuite dans les Two Insect Pieces (1935) et les Temporal Variations (1936). De ces deux dernières pièces,The Grasshopper (la Sauterelle) et The Wasp (la Guêpe) revendiquent pleinement leur ambition descriptive ; quant aux huit variations de 1936, elles suivent également un « programme » allant d'une Oration à une Résolution.Avec l'opus 49, Britten s'attache cette fois aux ressources du hautbois seul. En une dizaine de minutes, cette composition offre une succession de six miniatures, six figures emblématiques sélectionnées par le compositeur au sein des 246 fables d'Ovide, dont le but avait été de rassembler toutes les légendes gréco-latines concernant des métamorphoses d'êtres humains en plantes, animaux, astres ou pierres... Comme le compositeur viennois Carl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) l'avait jadis fait pour ses Douze symphonies d'après les Métamorphoses d'Ovide (composées entre 1783 et 1786), Britten introduit chacun des portraits par des citations caractéristiques de l'œuvre latine :
Dans un langage et une écriture instrumentale traditionnels, Britten donne une description musicale fidèle des impressions et des situations concrètes présentées par Ovide dans les récits de ses Métamorphoses. Musique imitative donc, mais illustrant une situation toute particulière : celle du lent déroulement de la transformation, de la modification d'un état à un autre. Les moyens choisis par le compositeur pour peindre l'ambiguïté de ces portraits, troublants parce que changeants, se réduisent au médium unique du hautbois et de ses mélopées solitaires. Ainsi Eric Roseberry voit-il dans cet opus la « concentration extrême d'une expérience dramatique et expressive » (1984). Xavier de Gaulle va plus loin dans son tout récent essai sur le compositeur britannique ; pour lui, Britten prouve avec ce cycle que l'on peut « par touches épurées, redonner vie » à Ovide et à ses « figures, devenues hiératiques par l'académisme qui caractérise la plupart de leurs exploitations artistiques » (1996).
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Composé par Benjamin Britten , concert du 23 janvier 1998
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