Hans Werner Henze reçoit des leçons de piano à l’âge de cinq ans et s’essaye à la composition dès 1938. Membre des Jeunesses hitlériennes (1938), il est mobilisé en 1945, puis fait prisonnier. Il travaille ensuite comme pianiste dans un casino et comme répétiteur au théâtre de Bielefeld, avant d’étudier la composition avec Wolfgang Fortner à l’Institut de musique religieuse à Heidelberg (1946). Il assiste aux Cours de Darmstadt (1946-1952) et s’initie brièvement à la technique sérielle avec René Leibowitz. Après deux premiers emplois aux théâtres de Constance et de Wiesbaden, une vie sentimentale marquée par les difficultés à vivre son homosexualité (tentative de suicide en 1950), un contrat avec l’éditeur Schott et une première distinction (Prix Robert-Schumann, 1951), puis la rencontre de la poétesse Ingeborg Bachmann, il s’installe définitivement en Italie en 1953. Ses premiers opéras (Boulevard Solitude) et ballets (Undine, chorégraphie de Frederick Ashton) s’installent rapidement dans le répertoire. Il reçoit le Grosser Kunstpreis von Berlin (1959) et devient membre de l’Akademie der Künste de Berlin-Ouest (1960 ; il en sortira en 1968), ainsi que chef invité permanent de la Philharmonie de Berlin dans les années 1960 (cycle des cinq premières symphonies en 1964, enregistrées ensuite par le label DGG). Une première série d’essais (1964) inaugure la publication de nombreux écrits, souvent sous forme d’un journal retraçant la genèse d’une œuvre ; Henze est par ailleurs un diariste assidu, dont les journaux sont conservés à la Fondation Paul-Sacher. Dans les années 1960, Henze s’engage pour la cause des étudiants (il est ami de Rudi Dutschke), pour le SPD de Willy Brandt, et sera membre des partis communistes allemands et italiens. Deux séjours à Cuba (1969-1970) sont suivis par le création de sa Sixième Symphonie à La Havane, mais Henze devient persona non grata après s’être solidarisé avec des artistes opposants au régime castriste. Henze entame une psychanalyse en 1973 et revient au genre de l’opéra avec Les Bassarides en 1974. À partir de la fin des années 1970, il est l’un des compositeurs contemporains les plus joués, particulièrement en Allemagne et en Angleterre. Il est professeur à la Hochschule de Cologne (1980-1996), compositeur invité à Tanglewood (1983 et 1988), et fonde en 1976 le Cantiere Internazionale d’Arte Montepulciano, puis la Biennale de Munich en 1988. Compositeur en résidence à la Philharmonie de Berlin (1991), il reçoit entre autres le Prix musical Ernst-von-Siemens (1991) et le Praemium Imperiale de Tokyo (2001). De nombreuses œuvres sont créées ou reprises à Londres, Paris, Berlin, ou aux festivals de Lucerne et à Salzbourg. Très affaibli, éprouvant des difficultés à parler depuis 2005, Henze achève pourtant encore deux nouveaux opéras, dont Gisela, créée à la Ruhrtriennale en 2010. En 2008 est créé à Leipzig son Elogium Musicum (amatissimi amici nunc remoti), en souvenir de son compagnon Fausto Moroni, mort l’année précédente. Henze meurt le 27 octobre 2012 à Dresde.

© Ircam-Centre Pompidou, 2015

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